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ORIENTATION GÉNÉRALE    -   M'écrire   -   Édition du: 15/09/2009

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Sommaire de cette page

>>> BIOGRAPHIE

>>> POÈME

 

 

 

 


 

Charles BAUDELAIRE

 

Poète fraais (1821 – 1867)

 

BIOGRAPHIE

1821

0

*           Né à Paris

Père peintre

1827

6

*           Perd son père à l’âge de 6 ans

1828

7

*           Sa mère se remarie

Conflit avec son beau-père

Adolescence révoltée 

1839

18

*           Études au lycée Louis-le-Grand à Paris

Exclu pour indiscipline en 1839

 

 

*           Obtient le baccalauréat

Vie de bohème dans le quartier Latin

1941

20

*           Séjour à la Réunion

Écrit des poèmes

Existence misérable

1842

21

*           Retour en France à sa majorité

Profite de l'héritage et vit comme un dandy

Vie avec Jeanne Duval, mulâtresse sa "Vénus noire"

Partage haschich et opium avec Théophile Gauthier

1845

24

*           Son héritage mis sous tutelle

Devient critique d'art pour subsister

1848

27

*           Traduit les Histoires extraordinaires de Edgar Poe

Jusqu'en 1865

1857

36

*           Fleurs du mal (1857)

Six poèmes sont retirés suite à un procès en moralité

1860

39

*           S'adonne à la poésie en prose

Spleen de Paris

1966

45

*           Santé se dégrade

Physique et mentale (paralysie et aphasie)

1967

46

*           Mort

 

 

 

Poème: Second SPLEEN

 

J’ai plus de souvenirs que si j’avais mille ans.
 
Un gros meuble à tiroirs encombré de bilans,
De vers, de billets doux, de procès, de romances,
Avec de lourds cheveux roulés dans des quittances,
Cache moins de secrets que mon triste cerveau.
C’est une pyramide, un immense caveau,
Qui contient plus de morts que la fosse commune.
— Je suis un cimetière abhorré de la lune,
Où comme des remords se traînent de longs vers
Qui s’acharnent toujours sur mes morts les plus chers.
Je suis un vieux boudoir plein de roses fanées,
Où gît tout un fouillis de modes surannées,
Où les pastels plaintifs et les pâles Boucher,
Seuls, respirent l’odeur d’un flacon débouché.
 
Rien n’égale en longueur les boiteuses journées,
Quand sous les lourds flocons des neigeuses années
L’ennui, fruit de la morne incuriosité,
Prend les proportions de l’immortalité.
— Désormais tu n’es plus, ô matière vivante !
Qu’un granit entouré d’une vague épouvante,
Assoupi dans le fond d’un Sahara brumeux ;
Un vieux sphinx ignoré du monde insoucieux,
Oublié sur la carte, et dont l’humeur farouche
Ne chante qu’aux rayons du soleil qui se couche.

 

 

 

 

Les Phares

Rubens, fleuve d'oubli, jardin de la paresse,
Oreiller de chair fraîche où l'on ne peut aimer,
Mais où la vie afflue et s'agite sans cesse,
Comme l'air dans le ciel et la mer dans la mer;

Léonard de Vinci, miroir profond et sombre,
Où des anges charmants, avec un doux souris
Tout chargé de mystère, apparaissent à l'ombre
Des glaciers et des pins qui ferment leur pays;

Rembrandt, triste hôpital tout rempli de murmures,
Et d'un grand crucifix décoré seulement,
Où la prière en pleurs s'exhale des ordures,
Et d'un rayon d'hiver traversé brusquement;

Michel-Ange, lieu vague où l'on voit des Hercules
Se mêler à des Christs, et se lever tout droits
Des fantômes puissants qui dans les crépuscules
Déchirent leur suaire en étirant leurs doigts;

Colères de boxeur, impudences de faune,
Toi qui sus ramasser la beauté des goujats,
Grand cœur gonflé d'orgueil, homme débile et jaune,
Puget, mélancolique empereur des forçats;

Watteau, ce carnaval où bien des cœurs illustres,
Comme des papillons, errent en flamboyant,
Décors frais et légers éclairés par des lustres
Qui versent la folie à ce bal tournoyant;

Goya, cauchemar plein de choses inconnues,
De fœtus qu'on fait cuire au milieu des sabbats,
De vieilles au miroir et d'enfants toutes nues,
Pour tenter les démons ajustant bien leurs bas;

Delacroix, lac de sang hanté des mauvais anges,
Ombragé par un bois de sapins toujours vert,
Où, sous un ciel chagrin, des fanfares étranges
Passent, comme un soupir étouffé de Weber;

Ces malédictions, ces blasphèmes, ces plaintes,
Ces extases, ces cris, ces pleurs, ces Te Deum,
Sont un écho redit par mille labyrinthes;
C'est pour les cœurs mortels un divin opium!

C'est un cri répété par mille sentinelles,
Un ordre renvoyé par mille porte-voix;
C'est un phare allumé sur mille citadelles,
Un appel de chasseurs perdus dans les grands bois!

Car c'est vraiment, Seigneur, le meilleur témoignage
Que nous puissions donner de notre dignité
Que cet ardent sanglot qui roule d'âge en âge
Et vient mourir au bord de votre éternité!

 

 

 

Ces yeux sont des puits faits d'un million de larmes (…)

Toutes auraient pu faire un fleuve avec leurs pleurs.

 

 

 


 

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