|
LES ATOMES LOURDS Tous les éléments plus
lourds (au sens du numéro atomique) que le Fer sont formés dans les supernovae.
Celles-ci sont de gigantesques explosions libérant une énergie colossale. À côté, le soleil est un nain dont l'énergie ne forme que les
éléments les plus légers. L'élément naturel le plus lourd est l'uranium. Les éléments lourds ou super-lourds sont ceux dont le numéro atomique dépasse 104. Leur
temps de vie est généralement extrêmement court. Le record de longévité pour
ces lourds est de 30 secondes pour l'isotope du 114. En 2016, quatre nouveaux éléments (113, 115, 117 et
118) ont été officiellement reconnus et introduit définitivement dans la table périodique des éléments. En 2016, le 119, ununennium,
n'a pas encore été observé. |
|
||
Masse atomique:
286 |
Ex Uut, Ununtrium (1-1-3) ou ununpen 2004 – découverte non confirmée par
russes et américains. 2012 – confirmation sans ambiguïté
par une équipe japonaise. Premier
lourd découvert en Asie de l'Est: le noyau contient 113 protons et 165
neutrons. La découverte reste à être homologuée. 2015 – Découverte validée après des
travaux d'une ampleur inédite. C'est le Japon qui en reçoit la paternité
(une première). 2016 – Nom officiel nihonium en l'honneur du japonais (nihon en japonais) Kosuke
Morita (photo). Voir Nombre
113 |
|
Masse atomique:
289 |
1998 – Le numéro 114 vient d'être
synthétisé. 2014 – Le numéro 114 est confirmé Voir Nombre
114 |
Masse atomique:
289 |
2003 – Création de deux nouveaux
atomes. Après 90 ms, le 115 se transforme en
élément 113. Le 113 a lui-même une durée de vie
courte de 1,2 seconde. Le 115 est obtenu en bombardant des atomes d'Américium
243 avec du calcium 48. 4820 Ca + 24395
Am 291115 Uup 2004 – Le nihonium
et le moscovium ont été obtenus par une équipe de
scientifiques russes de l'Institut unifié de recherches nucléaires, JINR et américains du Laboratoire national de Lawrence Livermore, LLNL. 2015 – Validation de la découverte Voir Nombre
115 |
Masse atomique:
293 |
2000 – Première synthèse au Joint
Institute for Nuclear Research
(JINR) à Dubna, en
Russie.
Mêmes équipes que celles qui ont trouvé les 113 et 115. 2003 – Le plus lourd trouvé reste le
116, malgré l'annonce du 118. 2001 – Nouvelle synthèse de quelques
atomes. 2011 – Validation de la découverte.
Nom en l'honneur du Laboratoire national de Lawrence Livermore
(Californie). Voir Nombre
116 |
Masse atomique:
294 |
2010 – Synthèse de six noyaux de l’élément
117 à l’accélérateur d’ions lourds de Doubna, en Russie. Même endroit que
pour la création des éléments 116 et 118. Les six noyaux produits se sont
désintégrés après une fraction de seconde en noyaux plus légers en émettant
des particules (noyaux d’hélium), ce qui a permis de
mesurer les périodes de ces éléments lourds. 2014 – Confirmation de la découverte. Pour la première fois, quatre échantillons de ce nouvel
atome ont été synthétisés, ce qui devrait suffire à le faire reconnaître. Un "tour de
force", selon Physics Review
Letters. Durée de vie: moins d'une seconde The
experiment is a tour de force in superheavy
element research and required a detailed reconstruction of a seven-step
alpha-decay chain followed by the spontaneous fission of the newly discovered
266Lr. American Physical
Society 2015 – Validation de la découverte.
Nom en l'honneur de l'état du Tennessee où se trouve le laboratoire national
d'Oak Ridge. Voir Nombre
117 |
Masse atomique:
294 |
Le physicien russe Yuri Oganessian (né en 1933) est un pionner dans la recherche
des superlourds. 1999 – Annonce de la synthèse du 118
par le JINR de Dubna,
invalidée l'année suivante suite à la découverte de falsification de
résultats par Viktor Ninov. 2005 – La véritable découverte de l'ununoctium a
été annoncée en 2006 par une équipe américano-russe du Laboratoire national
de Lawrence Livermore (LLNL,
États-Unis) et du JINR (Russie). 2015 – Validation de la découverte. Voir Nombre
118 |
|
|
Le principe de
création d'un noyau lourd est simple, sa mise en œuvre est complexe et le
taux de réussite extrêmement faible: prendre un atome qui en bombarde un
autre de sorte que les deux noyaux fusionnent. Pour améliorer la probabilité
de réussite, la cible est choisie lourde et le projectile léger. Des
milliards de tirs seront nécessaires pour espérer un tir au but! En 2011, deux
équipes internationales de scientifiques s'activent pour trouver l'élément 119 et
même le 120. Équipe1:
Europe, Norvège, Japon et États-Unis travaillant au German GSI Helmholtzzentrum
für Schwerionenforschun;
et Équipe
2:
Américains et Russes travaillant au
Joint Institute for Nuclear Research
à Dubna en Russie. Les deux
équipes reçoivent la même quantité de matière initiale (10 mg de berkélium). Cette matière sera
bombardée par un faisceau de titane. Un atome de titane (22, doit fusionner
avec un atome de berkélium (97) pour créer l'élément 119 (22+97). Deux problèmes
majeurs se posent: parmi les milliards d'atomes de titane focalisés sur le
noyau de berkélium, pratiquement tous passent à côté. Pour réussir, il en
faut un qui fusionne sans casse. Et alors, deuxième problème, il faut
détecter cet événement parmi les milliers d'autres. En fait, c'est
l'observation de la famille des éléments créés par la désintégration du noyau
119 ou 120 qui permet de détecter la présence de ces éléments. Un casse-tête
supplémentaire. La réussite viendra
si au moins un atome est synthétisé. Cependant, il faudra sans doute beaucoup
de temps à une autre équipe pour répéter l'expérience afin que la découverte
soit confirmée. En outre, le temps de vie de l'élément sera si court qu'il
est plus que probable qu'il ne sera pas caractérisé chimiquement.
On comprendra le défi en sachant que plus un élément est lourd et plus sa longévité (mi-vie) est
courte. Lors de la
découverte du 106, les équipes créaient un atome par jour qui durait moins de
20 secondes (la moitié de la matière se transforme en éléments plus légers en
20 secondes). Pour la 118, c'était un atome par mois et la longévité était de 1,8
ms. Malgré toutes ces
difficultés, les savants pensent pourtant que les éléments 119 et 120 ne sont
pas la fin du tableau périodique de
Mendeleïev. |
D'après un article de Science Daily du 17 novembre
2011 - Racing to Be the First to Create the World's Heaviest Element
|
||||||||||||||||
La
règle de probabilité d'obtention semble
être mise en défaut pour les super-lourds supérieurs à 114. La probabilité
d'obtention est très nettement plus grande. La durée de vie aussi. Voir
118 Certaines
théories prédisent l'existence d'un îlot de stabilité parmi les nucléides
super-lourds, pour certains nombres magiques de neutrons et de protons. Les
modèles de physique nucléaire prédisent une zone de stabilité autour de 114 protons
et 184 neutrons. Îlot
de stabilité L’îlot
de stabilité est un ensemble hypothétique de nucléides transuraniens qui
présenteraient une période radioactive très supérieure à celle des isotopes
voisins. Noyau
magique Les
électrons sont répartis en couches autour du noyau. Les neutrons et les
protons sont aussi organisés en couches dans le noyau. Si les couches de
protons ou celles de neutrons sont remplies, le noyau est très stable. On dit
qu'il est magique. Si les deux sont remplies, il est doublement magique. Les nombres magiques Les sept nombres magiques vérifiés
expérimentalement sont: 2, 8, 20, 28, 50, 82, 126. Une approche théorique montre que 184 pourrait être le 8e nombre magique, au moins pour les neutrons. DOUBLEMENT
MAGIQUE
Le
plomb 208 (82 protons, 126 neutrons) est le plus lourd de tous les nucléides
stables existants. Lorsqu'on utilise des noyaux magiques pour créer un nouvel élément
magique, la probabilité d'obtention est encore augmentée. Cas
du 118
|
Voir Cas du Nickel 48 – Observation
de 2017
|
|||||
Type |
Nom |
Neutrons |
Commentaire |
||
Le plus gros |
OGANESSOM |
118 |
176 |
Trois
atomes synthétisés en 2005. Validation en 2015. |
|
L'ex plus gros |
LIVERMORIUM |
116 |
|
Jusqu'en
2015 |
|
Le plus gros naturel (instable) |
URANIUM |
92 |
146 |
|
|
Le plus lourd stable |
PLOMB |
82 |
126 |
Le plomb
208 est le plus lourd des noyaux stables existants. Il est composé du nombre magique de 82 protons et du nombre magique de 126 neutrons. |
|
Le plus lourd naturel |
OSMIUM |
76 |
|
|
|
Le plus léger |
HYDROGÈNE |
1 |
|
|
|
Le plus rare sur la
Terre |
ASTATE |
85 |
|
Dans toute
la croûte terrestre, il n'y en a que 0,16 g. |
|
Le plus commun de la
planète Terre |
FER |
26 |
|
Plus d'un
tiers de la masse de notre planète est constitué de fer. |
|
Le plus rare dans
l'atmosphère terrestre |
RADON |
86 |
|
Le poids
total de tous les atomes de radon présents dans l'atmosphère est de
2,4 kg. |
|
Le plus commun dans
l'atmosphère terrestre |
AZOTE |
7 |
|
Il
représente les trois quarts de l'enveloppe de gaz qui entoure la Terre. |
|
Le plus abondant dans l'Univers |
HYDROGÈNE |
1 |
|
Dans le
cosmos, 80 atomes sur 100 sont des atomes d'hydrogène. |
|
Le plus abondant dans la
croûte terrestre |
OXYGÈNE |
1 |
|
À raison
de 46,6%, Suivi par
le Silicium (27,7%). Puis
l'Aluminium (8,1%). |
|
Voir Atomes
et quarks
|
|
Super-heavy elements are those with an atomic
number above 104.
This number indicates the number of protons
in the atomic nucleus.
The detectors must be capable of measuring the ultra-short half-lives.
The island of stability describes a
set of as-yet undiscovered isotopes of transuranium
elements which are theorized to be much more stable than others.
Specifically, they are expected to have radioactive decay half-lives of at
least minutes or days as compared to seconds, with some expecting half-lives
of millions of years (Wikipedia). |
Archives sur la course aux atomes lourds
|
|||||||||
Dernières
découvertes 2 juin 2006:
découverte d'un nouvel isotope de l'élément 114 à l'Institut commun de
recherche nucléaire (JINR). Le
JINR (Joint Institute for Nuclear
Research), localisé à Dubna,
ville située à une centaine de kilomètres au nord de Moscou, a été créé par
décision de Khrouchtchev en 1956 pour concurrencer le CERN de Genève. Rappel L'uranium (92) est l'élément
le plus lourd à l'état naturel. 92
veut dire qu'il comporte 92 protons. Limite tenue comme
infranchissable jusqu'à la fabrication réalisée artificiellement durant la
seconde guerre mondiale du neptunium
(93) et du plutonium (94). D'autres découvertes suivront de par
le monde, avec un constat: Plus le nombre de protons augmente, Exemple de périodes (ou demi-vie)
Mais,
extraordinaire! |
|
|
106 Jusqu’à
l’an 2000, le dernier élément du tableau, positionné à sa place était le
seaborgium (106). 107 Numéro
atomique du Bohrium: 107. Crée
en 1981. N’existe
pas à l’état naturel Durée
de vie très courte. S’inscrit
dans la 7e colonne du tableau de classement périodique (confirmé
en 2000). |
Ex Uuu Unununium |
|
Décembre
1994 Le
numéro 111
vient de vivre quelques fractions de seconde. C'est
le numéro le plus élevé. Le
plus lourd élément naturel est l'Uranium 92 On
recherche le numéro 114 qui devrait avoir des propriétés intéressantes. |
Suite |
|
Voir |
|
Sites |
|
Cette page |