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Théorèmes des QUATRE COULEURS Après avoir cerné le nombre
de couleurs nécessaire pour colorer une carte plane, nous avons montré que 3 n'est pas suffisant et que 5 est
toujours suffisant. Montrer que 4 est suffisant fut une grande épreuve.
La démonstration avec l'aide d'ordinateurs date de 1976. |
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Il faut quatre couleurs dès qu'une région
est entourée d'un nombre impair de régions Point multiple impair: trois couleurs Régions limitrophes
impaires: quatre couleurs En 1898, Heawood
démontre que si le degré de tous les sommets est divisible par 3, alors la
carte est 4-coloriable. Situation Dans tous les cas quatre couleurs
suffisent. Le théorème des quatre couleurs fut démontré en 1976 par Kenneth
Appel et Wolfgang Haken sur ordinateur qui calcula
pendant 1200 heures pour réussir à établir le résultat. Plus tard (1997 ?), Neil Robertson,
Daniel Sanders, Paul Seymour et Robin Thomas ont
refait et simplifié la preuve de 1976. Aucune des deux n'est assez simple pour
être vérifiée à la main, mais le théorème des quatre couleurs est tout de
même considéré comme définitivement acquis. |
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Birkhohh montre que certaine configurations très importantes sont réductibles.
Franklin prend la suite et
montre qu'une carte à cinq couleurs doit contenir au moins 22 pays.
Heesch introduit la méthode de dissipation de charges électriques dans le
réseau (le graphe). C'est la bonne piste qui sera améliorée après lui.
Heesch conjecture que le nombre ne devrait pas dépasser dix mille. Quantité,
en principe, traitable par ordinateur. Il met au point une méthode de
réduction des configurations, nommée D-réduction. Le programme prouve bien la
réductibilité mais, en cas de réponse négative, aucune conclusion ne peut
être tirée. Pour prouver la réductibilité, il faut faire appel à d'autres méthodes
par ordinateurs ou manuelles ou combinaison des deux (C-réduction).
D'autres mathématiciens vont
travailler cette question et tenter d'élargir ce nombre. En 1950, on atteint
36 seulement. On reste loin du but, loin de la définition d'un ensemble inévitable.
En fin des années 1960, la
réductibilité était maitrisée. Pas le cas pour la recherche des inévitables
ensembles de configurations. |
Exemples
de configurations étudiées
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Notion de configuration: c'est une région et ses voisines.
Une carte est alors supposée complètement résolue à l'exception de quelques
configurations inévitables qu'il va falloir résoudre séparément.
Les ensembles inévitables
contiennent de grandes configurations avec des anneaux immenses (18 sommets sans
doute)
Alors qu'on imagine des
calculs pour des anneaux à 11 sommets praticables sur ordinateurs. Le temps
de calcul est multiplié par 4 pour un sommet de plus. Avec 14 sommets, il
fallait 36 heures de calculs.
La solution testée par
ordinateur parait inatteignable, en calculs comme en place mémoire.
Appel et Haken
poursuivirent ces recherches et finalement trouvèrent qu'il n'était pas
nécessaire de travailler sur des anneaux de plus de 14 sommets. Ils
identifient malgré tout encore 1476 configurations différentes à résoudre.
On
rappelle que le but est de démontrer que parmi toutes ces configurations,
l'une au moins est inévitable. Laquelle impose que seule quatre couleurs sont
suffisantes. Pour chacune, il faut montrer qu'en retirant un sommet, puis en
le réintégrant de manière appropriée quatre couleurs suffisent. |
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Suite aux travaux de Kempe, on sait que:
une triangulation qui représente une carte
minimale à cinq couleurs ne peut pas avoir de sommets
avec moins de cinq arêtes. Astucieusement Heesch
opère une analogie électrique en associant le graphe à un circuit électrique dont il
va chercher à équilibrer les charges. Il donne les charges suivantes aux
sommets:
La somme des charges dans tout le circuit est
positive (en fait égale à 12, valeur déduite de la relation d'Euler). On va
redistribuer les charges autour de 0, tout en conservant la somme. Le truc consiste à trouver une méthode de
redistribution équilibrant les charges et finissant par des configurations
limites, avec impossibilité d'aller plus loin. La somme totale étant positive, il y aura
toujours des sommets positifs. Pour le graphe, la charge totale est toujours
exactement égale à 12. Ce qui veut dire que la charge du graphe est toujours
positive. Une charge est affectée à chaque sommet. Elle est
égale à 6 – d, avec d le degré du sommet. Les sommets de degré supérieur à 6
sont donc négatifs, ce sont les sommets majeurs. Et seuls les sommets de
degré égal à 5 sont positif (+1). L'idée est d'écouler les charges positives vers
les négatives des sommets majeurs, à charge totale conservée. Le but est de
mettre en évidence les nouvelles charges positives qui correspondraient à des
configurations réductibles. Comme toute triangulation doit posséder des
sommets de charges positives, les configurations mises en évidence par ce
procédé doivent former un ensemble inévitable. Exemple Tous les sommets de charge 5 donnent 1/5 à tous
les sommets voisins de charge > 6. Alors, deux configurations inévitables subsistent:
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Les
procédures de réduction par les charges
s'améliorent. En 1970, Haken en réduit encore le nombre.
Néanmoins, le volume de calcul pour les explorer toutes est énorme; mais,
cela commence à être accessible. En 1972, Wolfgang
Haken et Kenneth Appel travaillent ensemble et
affinent la procédure par approches d'améliorations successives. Trois ans de
travail, 500 modifications plus tard et avec 1200 de calcul… … En juin 1976 L'analyse
de tous les cas est terminée et le théorème des quatre couleurs démontré. En 1995 Nouvelle
démonstration, plus simple, mais dans la même veine par Neil Robertson, Sanders, Seymour et Thomas.
Le
théorème est démontré, mais la question du coloriage des cartes fait toujours
l'objet de recherches intenses. |
Voir Historique complet
Monstre!
La
démonstration repose sur l'analyse d'environ
2000 cartes particulières où l'on montre que chacune d'elles se
comporte d'une certaine manière. La vérification de tous les cas particuliers
est une tâche fastidieuse, qui a demandé plusieurs milliers d'heures de
calcul sur ordinateur puissant. Si l'on devait rédiger cette démonstration in
extenso, le texte en serait si monstrueux que personne ne vivrait assez
longtemps pour le lire intégralement, et à plus forte raison pour le
vérifier. Ian
Stewart – Les mathématiques - Page 118 |
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Historique – Quatre
couleurs
Quatre couleurs – Index |
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Topologie
– Glossaire
Topologie
– Index |
DicoNombre |
Nombre 4 |
Les
premières pages sont consultables
en e-book
Les mathématiques – Chapitre: le théorème des
quatre couleurs – Ian Stewart – pages 117 à 126
Mathematics – The golden age – Keith
Devlin
Mathematics today – Chapitre:
the four color problem – Kenneth Appel and Wolgang Haken – page 153 à 180 |
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Sites |
Voir références |
Cette page |
http://villemin.gerard.free.fr/aMaths/Topologi/aaaGraph/Coul4.htm
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