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L'ANALYSE NON-STANDARD Comment calculer avec des nombres infinitésimaux?
Qu'est-ce qu'un nombre infini ? Notion
très théorique, inutilisable en pratique ! L'analyse non-standard donne une manière précise de
parler et de travailler avec les infiniment grands et
infiniment petits. Pour cela, on agrandit l'ensemble des nombres réels en y ajoutant des "nombres"
infiniment grands (et leurs inverses, les infiniment petits). Comme
avec les nombres complexes et leur "partie réelle", on parlera de la "partie standard" des nombres non-standard. |
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Présentation
L'Analyse Non-Standard est une théorie mathématique,
esquissée dès les années 1960 par Abraham Robinson,
à partir de la théorie des modèles. Cette nouvelle Analyse (par opposition à
l'Analyse Classique) permet de calculer rigoureusement avec des nombres
infiniment grands et infiniment petits, comme l'ont toujours fait les
physiciens. Abraham Robinson (1918-1974) Logicien et ingénieur américain
d'origine polonaise, publie en 1960:
Non-Standard Analysis. Définition L'Analyse Non Standard (ANS) est une technique mathématique qui permet : de pratiquer le
calcul infinitésimal des anciens et des physiciens où une quantité
petite est une quantité fixe et non un
paramètre qui tend vers zéro en
respectant toutes les prescriptions de la rigueur mathématique moderne. Motivation
L'analyse classique (standard) créée par Cauchy,
Riemann, Lebesgue et autres est un magnifique outil de grande précision
logique. Cependant l'expérimentation numérique à très grande échelle permise
par les ordinateurs a révélé des phénomènes, qui sans être logiquement en
contradiction avec l'analyse standard, sont pris en compte de manière
détournée.
L'analyse formelle (vers 1930) d'Albert Skolem, Kurt
Gödel, John von Neumann connaît deux conséquences paradoxales:
Bien sûr, et d'abord, le développement des applications
sur ordinateur: structure du langage, raisonnements...
Mais, aussi: base rigoureuse pour le calcul sur les
infinitésimaux.
Une nouvelle mathématique du continu est en train
d'émerger, mieux adaptée à rendre compte des expériences numériques. Principe
La notion d'infiniment petit est très ancienne. Elle a
permis d'imaginer les notions de limite et de dérivées, base de toute
l'Analyse ou "Calcul Infinitésimal". Mais, " il existe n
suffisamment grand tel que ... " est une phrase rejetée par les
mathématiciens.
Alors, comment traiter les infiniment grands et les
infiniment petits, avec une algèbre appropriée contenant des éléments
supérieurs aux nombres ordinaires. Le but serait de pouvoir transférer
naturellement les propriétés des nombres ordinaires aux infiniment grands et
petits. C'est ce tour de force élégant qu'a réussi l'Analyse Non-Standard,
ouvrant les portes à un calcul infinitésimal efficace. |
Avant d'aborder la suite, il est
utile de réviser quelques notions sur les infinitésimaux.
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Il définit les entiers au moyen d'un système d'axiomes
très simple. Il utilise le principe de récurrence: Si une quantité est
vraie pour 0 Et si, chaque fois
qu'elle est vraie du nombre n, elle est vraie de son suivant n+1
Alors, elle est vraie pour tous les nombres.
Si bien qu'un nombre s'obtient à partir de 0, par
addition successives d'unités. |
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Il introduit le modèle non-standard de
l'arithmétique. Système mathématique ayant toutes les propriétés élémentaires
des nombres entiers, mais qui diffère du modèle standard. Ensemble des
nombres non-standard
N : ensemble des nombres entiers
"classiques"; et
*N : ensemble des entiers non-standard. *N
: comprend tous les entiers usuels de N et quelques nouveaux venus. Par exemple:
w qui dépasse tous les nombres usuels, nombre qui se trouve en quelque sorte
au-delà de l'horizon mathématique. Tentative de
visions
On ne peut pas imaginer un nombre non-standard. Ce
n'est pas un nombre infini, mais un nombre qui recule au fur et à mesure que
l'on s'avance.
0 est standard; dès qu'un nombre est écrit, il est
standard et on peut écrire le suivant: 1, 23, 564, 123 456 789 … sont
standard.
La bibliothèque univers
contient 102 000 000 caractères: ce nombre est immense; il se
rapproche d'un non-standard.
La frontière est floue entre les standards et
non-standards. Il n'a pas de nombres standards qui seraient suivi
immédiatement d'un nombre non-standard. |
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Il utilise cette mathématique de Skolem.
L'entier non-standard w permet de définir un infiniment
petit du premier ordre: e = 1 / w.
Le carré de e sera un infiniment petit du 2e
ordre.
Alors les infinitésimaux deviennent explicables et
utilisables sans contradiction.
Le problème ne résidait pas vraiment dans l'existence
d'infiniment grands ou petits, mais dans la définition
rigoureuse (mathématique) de leurs propriétés.
Pour pouvoir faire des calculs avec des infiniment
grands, il suffit de trouver une algèbre
munie d'une relation d'ordre appropriée, contenant des éléments (w)
supérieurs à tout une classe d'autres éléments assimilables à l'ensemble des
nombres ordinaires.
Robinson reconstruit toute l'arithmétique en double:
chaque objet est décrit en standard et en non-standard.
En particulier, tout réel non-standard est infiniment
voisin d'un unique réel standard appelé partie
standard.
On peut passer d'un modèle à l'autre grâce à un
principe de transfert des propriétés.
Ce principe était connu de Leibniz, mais non justifié:
les infinitésimaux obéissent aux mêmes règles de calcul que les nombres
ordinaires. En
bref
On a trouvé un truc mathématique pour inclure d'autres
individus au côté des nombres ordinaires, et cela pour faciliter les
calculs de variations (dérivées, vitesses,
accélérations…);
équations
différentielles d'accumulations (surfaces, volumes, distances parcourues…);
calcul intégral.
En particulier dans les cas les plus complexes exigeant
l'utilisation des ordinateurs |
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Edward
Nelson (1977)
Il publie un ouvrage qui reprend l'œuvre de Robinson,
mais en la rendant plus abordable. Les méthodes non-standards seraient plus
abordables, plus faciles à comprendre et à apprendre, comparées à
l'enseignement classique du calcul différentiel et intégral.
Le traitement sur ordinateur utilise des nombres très
grands, mais pas infinis. La représentation des images en pixels et des courbes
par des pointillés entraînent une géométrie élémentaire nouvelle Applications
Études des processus aléatoires:
bruits blancs, mouvements browniens…
solutions d'équations différentielles: retard aux
changement de régime ("canard"), confluence des trajectoires en
"fleuves" …
en physique mathématique: méthode de la sommation sur
les "histoires" de Feynman … |
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Modèle
théorique de la réalité numérique
Aujourd'hui, le monde est haché menu, du fait de la
numérisation des données pour les rendre exploitables par ordinateur. Il existe
donc une réalité numérique. Quel est son modèle? Le modèle non-standard est
peut-être l'une des solutions Ouverture
L'analyse non-standard est une simple technique de
démonstration. Certaines démonstrations difficiles peuvent être plus simples
grâce à cet outil. Certaines démonstrations impraticables à cause de leur
complexité peuvent être rendues abordables. |
D'après Pierre
Cartier - Larousse Année 1994
En savoir plus: L'Analyse Non-Standard ou comment
calculer avec des nombres infinitésimaux
Livre donnant les
fondements mathématiques: "Les Nombres" - Ouvrage collectif - Vuibert
1998
Suite |
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Voir |
Analyse
- Glossaire
Calcul des variations
- isopérimètres
Nombre e
Nombre Pi |
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