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Édition du: 02/10/2022

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Brèves de Maths

 

INDEX

 

Types de nombres

Décomposition des Nbs

Inventaire des nombres

Nombres par leur nom

Nombres p-adiques

Introduction

Nombres décadiques

Séries

Opérations

Nombres triadiques

p-adiques – Théorie

Division et inverse

P-adiques périodiques

p-adiques – Pratique

Automorphes

Tables de p-adiques

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NOMBRES p-adiques

Théorie

 

Les deux pages précédentes nous ont familiarisés avec les étranges nombre p-adiques. Cette nouvelle page présente la manière de les construire et de les comparer.

Sans pouvoir aller très loin sur l'aspect théorique, on terminera par un bref tour d'horizon des applications modernes.

 

 

Sommaire de cette page

>>> Les approches des p-adiques

>>> Nombres p-adiques et équations

>>> Valuation

>>> Norme et distance

>>> Propriétés et intérêt des p-adiques

>>> Développements modernes

>>> Annexe – Choix d'une métrique

 

Débutants

Nombres

 

Glossaire

Nombres

 

 

Les approches des p-adiques

haut

 

Forme des nombre p-adiques

On a introduit les nombres p-adiques par leur représentation: des nombres gauchers.

 

Ex: …123,56  (contraire des nombres réels)

 

Solution des équations

Parmi divers intérêts des nombres p-adiques,  l'étude des racines des équations.

Une solution en p-adique (plus simple à trouver) implique une solution en réel.

 

Il existe deux approches théoriques des nombres p-adiques

 

 

Par la NORME

Il s'agit de comparer les nombres p-adiques entre eux. Notion de distance propre à ces nombres.

L'idée est simple: plus les chiffres de droite sont communs plus les deux nombres sont proches. Ex. …999912 et …112 sont proches.

Comment formaliser cela ?

En introduisant une mesure (ou norme ou valution) p-adique.

La distance qui en résultera sera tout à fait spécifique (dite ultra-métrique).

 

SUITE >>>

 

Par les SÉRIES

C'est l'approche historique de Hensel.

Quelle est la valeur limite d'une série (somme infinie) de nombres ?

Une notion de convergence non-conventionnelle sera définie.

En effet, dans le monde p-adique, p premier, on souhaite trouver une suite qui tende vers 0 quand n tend vers l'infini.

 

 

SUITE >>>

 

 

 

Nombres p-adiques et équations

haut

 

Résolution des équations, relations entre racines

 

En 1832, Évariste Galois montre qu'il est impossible de résoudre des équations supérieures au quatrième degré.

En revanche, il est possible de caractériser les relations entres les racines et de mettre en évidence leurs symétries.

 

Par exemple x² – 2 = 0 a deux racines symétriques: image044 .

 

Exemple avec une équation du second degré dont les racines sont r et s:
(x – r) (x – s) = x² – (r + s) x  + r · s = 0

 

À comparer à:
x² + bx + c = 0

 

La constante c vaut le produit des racines et b, le coefficient de x, l'opposé du produit (signe moins).

Les nombres p-adiques sont d'une grande utilité pour analyser les solutions des équations polynomiales: si la solution existe en p-adique, elle existe en réel.

 

 

Théorème de Hasse (vers 1920)

Une forme quadratique a une racine rationnelle si et seulement si elle a une solution dans le corps des nombres p-adiques pour tout nombre premier p ainsi qu'une solution réelle.

Voir Historique

 

 

Pour aller plus loin, il est nécessaire de caractériser les nombres p-adiques, les mesurer, les comparer.

C'est l'objet de la norme qui permettra de calculer une distance p-adique.

 

 

Notions de:

*      Valuation

*      Norme

*      Distance

 

 

Une manière de voir

 

Quantité de zéros en base 10, un nombre se développe comme ceci:

123 000 = 1 × 105 + 2 × 104 + 3 × 103 + 0 × 102 + 0 × 101 + 0 × 100

En factorisant:

123 000 = (1 × 102 + 2 × 10 + 3)  103

Le nombre est divisible pat 103; divisé par 104 il resterait 3.

Cette puissance 3 de 10 est la plus grande puissance de 10 divisant notre nombre.

 

Facile ! Alors, voyons en base 3.

1220003 = 1 × 35 + 2 × 34 + 2 × 33 + 0 × 32 + 0 × 31 + 0 × 30
              = (1
× 32 + 2 × 3 + 2)  33

Le nombre est divisible par 33; divisé par 34 il resterait 2.

Cette puissance 3 de 3 est la plus grande puissance de 3 divisant notre nombre.

 

Cette puissance qui représente la quantité (m) de zéros à la fin du nombre, joue un rôle majeur pour caractériser les nombres p-adiques. Voyons cela.

 

Exemple: la taille des nombres en 5-adique

50 = 2 × 5 × 5 => avec deux "5", sa taille est 1/5² = 1/25

75 = 3 × 5 × 5 => avec deux "5", sa taille est 1/5² = 1/25

250 = 2 × 5 × 5 × 5 => avec trois "5", sa taille est 1/53 = 1/125

1/75 = 1/3 × 1/5 x 1/5 => avec deux "5" en dénominateur, sa taille est 5² = 25.
17/2750 = 17
× 2-1 × 5-1 × 5-1 × 5-1 => avec trois "5", sa taille est 53 = 125

 

 

 

Valuation

haut

 

Définition de la valuation

Tout nombre p-adique de p s'écrit:

Avec:
a et b non divisibles par p
m est un nombre entier que l'on nomme la valuation p-adique de x.

C'est, en fait, la quantité de zéros à droite.

 

 

 

Exemples

2510 = 1005

5010 = 2005

7510 = 3005

m5 = 2

 

x = 1,732 = 1732 10-3
m10 = v10(1,732) = -3

 

                                    

Propriété de la valuation

 

La valuation, ainsi définie, possède ces trois propriétés, du type de celles d'une norme.

 

 

 

 

 

 

Exemples avec le nombre 600

x = 600

x = 600

x = 600

x = 600

x = 600

p = 10

p = 5

p = 4

p = 3

p = 2

x = 60010

x = 44005

x = 211204

x = 2110203

x = 10010110002

m10 = 2

m5 = 2

m4 = 1

m3 = 1

m2 = 3

Voir Bases de numération

 

Propriétés**

 

Un autre exemple avec le nombre 216

 

Divisibilité en base p

La quantité de zéro à droite en notation normale ou à gauche en notation informatique indique le degré de divisibilité par la base p.

 

Valuation V de 216 selon la base de numération

 

21610 = 220003 =[0,0,0,2,2]3

Le nombre 26 est divisible par 33 = 27, le quotient est 8.

La puissance 3 est la valuation de 216 en base 3.

 

21610 = 110110002 =[0,0,0,1,1,0,1,1]2

Le nombre 26 est divisible par 23 = 8, le quotient est 27.

La puissance 3 est la valuation de 216 en base 2.

 

21610 = 10006 =[0,0,0,1]6

Le nombre 26 est divisible par 63 = 216, le quotient est 1.

La puissance 3 est la valuation de 216 en base 6.

 

 

 

 

 Norme et distance

haut

 

La norme p-adique est définie par:

 

 

En bref, c'est l'inverse de p puissance m:

 

 

Plus grande est la puissance de p qui divise x plus petite est sa norme p-adique.

  

 

La distance résultant de la différence de normes est ultramétrique.

Elle ne prend que des valeurs discrètes, de la forme p-n, avec n entier relatif.

Bizarre! La topologie induite est telle que tous les triangles sont isocèles, et que tout point d'une boule est son centre.

 

 

La distance classique entre nombres est métrique: la distance entre 2 et 10 est égale à la somme des distances de 2 à 5 et de 5 à 10. Elle est comptée sur la droite des nombres.

 

La distance p-adique est ultramétrique. Elle obéit aux relations indiquées à droite, dont l'inégalité triangulaire.

  

 

 

Propriétés et intérêt des p-adiques

haut

 

Un p-adique est rationnel si et seulement si ses chiffres à gauche se répètent.

 

Pour tout entier naturel, le développement 2-adique est simplement le développement en base 2.

 

Deux nombres ordinaires sont l'un plus grand  ou égal à l'autre. Un tel ordre n'existe pas en p-adique.

 

Avec p premier, les p-adiques forment un espace métrique complet  qui contient les nombres rationnels comme sous-ensemble.

 

L'ensemble des nombres p-adiques (p premier) est stable par addition, soustraction, multiplication et division. C'est un corps.  Chaque nombre premier engendre son propre corps de nombres p-adiques.

 

Il contient des nombres nouveaux qui ne sont ni réels ni complexes. Mais certains réels comme e, base de l'exponentielle, n'est p-adique pour aucune valeur de p.

 

Cet ensemble n'est pas démontrable. Preuve avec une méthode du type de la diagonale de Cantor.

 

Avec la série géométrique 1 + a + a2 + a3 + … = 1 /(1 – a) valable pour a compris entre -1 et 1, Euler affirme que 1 + 2 + 4 + 8 + … = 1 / (12 ) = -1. Si ce calcul n'a pas de sens avec les nombres ordinaires, il est tout à fait recevable en dyadiques  p = 2. Généralisé avec les suites géométriques p-adiques convergentes.

 

Dans le monde p-adique, tous les triangles sont isocèles et deux balles sont disjointes soit l'une contient l'autre.

 

 

 

 

Résolution d'équations en utilisant le lemme de Hensel

 

Si un polynôme possède une racine simple en p-adique, il en possède une en nombres ordinaires.

 

 

En 1916, Alexander Markovitch Ostrowski démontre:

 

Résultat fondamental de la théorie algébrique des nombres.

Les nombres p-adiques sont aussi légitimes que les nombres réels.

 

Toute valeur absolue sur les nombres rationnels est soit équivalente à la valeur absolue usuelle, soit à une valuation p-adique.

 

Avec la norme p-adique, on définit le corps des p-adiques.

Possibilité de réaliser les quatre opérations.

 

 

Décomposition unique en facteurs.

Leur forme canonique:

 

 

La norme de la différence constitue une métrique sur les nombres p-adiques

 

 

Surprenant:  pour p = 5, le nombre 135 est plus proche de 10 que de 35.

 

135 = 10205

10 = 205

35 = 1205

135 – 10 = 10005 norme 10-3

135 – 35 = 4005 norme 10-2

  

 

Cette formule est utilisée pour résoudre de nombreux problèmes en théorie des nombres.

Notamment en utilisant le théorème de Hasse qui indique, en gros, qu'une équation peut être résolue en nombres rationnels ssi elle est résolue en réels et en p-adique pour tous les premier p.

 

 

 

Développements modernes

haut

 

Lorsque les nombres p-adiques ont été introduits, ils ont été considérés comme une partie exotique des mathématiques pures sans aucune application.

Puisque les nombres p-adiques ont la propriété intéressante selon laquelle on dit qu'ils sont proches lorsque leur différence est divisible par une puissance élevée de p, plus la puissance est élevée, plus ils sont proches.

Cette propriété des p-adiques permet de coder l'information de congruence avec des applications puissantes dans la théorie des nombres y compris, par exemple, dans la célèbre preuve du dernier théorème de Fermat.

 

En 1968, A. Monna et F. van des Blij  proposent d'appliquer les p-adiques à la physique.

 

En 1972, E. Beltrametti et G. Cassinelli cherchent à les utiliser en mécanique quantique.

 

Notamment, les physiciens tentent de créer de nouveaux modèles de l'espace-temps qui permettraient de décrire les distances de Planck. Le fait que les nombres p-adiques sont sans ordre serait une propriété intéressante.

 

La représentation des nombres p-adiques par des séquences de chiffres donne une possibilité d'utiliser ce système de nombres pour le codage de l'information. Ainsi, donc les modèles p-adiques peuvent être utilisés pour la description de nombreux processus d'information. En particulier, ils peuvent être utilisés en sciences cognitives, en psychologie et en sociologie. Ces modèles basés sur des systèmes dynamiques p-adiques.

 

De plus, il existe des études en informatique et en cryptographie qui, avec la physique mathématique ont stimulé, en 1990, des recherches intensives sur la dynamique p-adique puisqu'il a été observé que les principales instructions informatiques (et donc les programmes composés de ces instructions) peuvent être considérés comme des transformations continues par rapport à la métrique 2-adique.

   

Programme de Langlands: c'est notamment, une  recherche d'une manière de relier chaque groupe de Galois (relations entre les racines d'un polynôme) avec des formes automorphiques (formes qui se reproduisent elles-mêmes). Plus généralement, recherche de structures internes de haut niveau entre divers objets mathématiques. Il est parfois plus facile de démontrer une propriété dans le monde image (par transformation automorphique) que dans le monde d'origine.

 

 

           

 

Annexe

 

Choix d'une métrique** (norme)

haut

 

Normes familières

On connait la valeur absolue sur les nombres réels.

Le module sur l'ensemble des complexes.

On généralise la notion de norme avec cette définition.

 

Définition générale de la norme

Une norme sur un espace vectoriel E est une application N qui fait correspondre à chaque vecteur u de E un réel positif N(u) vérifiant les trois propriétés indiquées, pour tous vecteurs u, v de E et tout réel λ.

 

Propriétés d'une norme

 

 

 

Convergence (limite)

 

On dit que la suite  de vecteurs tend vers un vecteur u si la suite de réels positifs définie par N(un – u) tend vers 0.

Il s'agit ainsi d'une limite de nombres réels.

 

Ex: 0,3;  0,33;  0,333;  0,3333; …. tend vers 1/3.

 

 

La norme euclidienne est la plus courante: pour u = (x, y) dans ², on pose:

 

 

Notion classique de distance entre deux points.

 

 

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