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Édition du: 15/10/2022

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Brèves de Maths

 

INDEX

 

Types de nombres

Décomposition des Nbs

Inventaire des nombres

Nombres par leur nom

Nombres p-adiques

Introduction

Nombres décadiques

Séries

Opérations

Nombres triadiques

p-adiques – Théorie

Division et inverse

P-adiques périodiques

p-adiques – Pratique

Automorphes

Tables de p-adiques

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NOMBRES p-adiques

Introduction

 

Nombres spécifiques, basés sur les nombres premiers (p), qui propulsent les mathématiciens dans un monde nouveau, comme l'avait fait les nombres complexes. Ils ont été inventés en 1897 par Kurt Hensel (1861-1941). Leurs propriétés sont si fascinantes que de nombreux mathématiciens en font leur quotidien pour explorer les profondeurs de la théorie des nombres.

Les nombres p-adiques sont déroutants: écriture des décimales à gauche, pas de signe moins, nouvelle manière pour mesurer la proximité entre nombres, somme de séries qu'on pourrait croire divergente, topologie déroutante (convergence),  etc.

  

 

Sommaire de cette page

>>> Approche

>>> La formation des p-adiques

>>> Un nouvel ensemble de nombres

>>> Solution des équations

>>> Historique: Kurt HENSEL

>>> Bilan

 

Débutants

Nombres

 

Glossaire

Nombres

 

Français

Anglais

P-adique

P-adic

Décadique

Decadic

Brenom

Leftist

Dyadique

Dyadic

Triadique

Triadic

Automorphe

Automorphic

 

 

En bref, un aperçu

Les nombre p-adiques sont les gauchers dans le monde des nombres. Ils sont tous de l'autre côté. Comme dans un miroir.

 

En anglais, ils sont nommés leftists (gauchers) et en français brenoms (nombres en verlan).

 

Caractérisations

Valeur

Propriété

Ordinaires

   0,333

   211,1…

   211,0

p-adiques

333,0

111

011

Explications

Décimales d'un

côté ou de l'autre

Proximité d'un

côté ou de l'autre

    

Voir Nombres retournés

 

Intention

Compléter les nombres rationnels par une nouvelle race de nombres, les p-adiques p,

 

Comme ils sont complétés pour les réels .

 

 

 

 

Approche

haut

 

Idée originale !

 

Les  chiffres des nombres ordinaires (entiers, réels) se prolongent à l'infini vers la droite. Ils sont en quantité finie à gauche.

 

5 = 5,000…

5/2 = 2,500…

1/3 = 0,333…

 

Pourquoi ne pas les prolonger vers la droite

 

On invente un nouveau type de nombres: à l'image des nombres ordinaires, sans autres indications, les chiffres de ces nombres sont nuls à gauche (au lieu de la droite).

 

Ou alors répétitif à l'infini. La période est signalée par une parenthèse;
une autre notation consiste à surligner la partie répétitive (période), mais cela est moins facile à dactylographier.

   

 

Nombres entiers et rationnels

…5 = …0005 = (0)5

…5,25 = …0005,25 = (0)5,25

Nombres périodiques

…3335 = …(3)5

... 3335,18 = …(3)5,18

Notations de la période

Nombres réels

…324598,1265
Suite de chiffres à gauche non répétitifs et limitée à droite.

  

 

Pas si farfelu !

On obtient ainsi une théorie algébrique complète, dite p-adique, qui a certaines propriétés un peu plus simples que l’algèbre avec les nombres ordinaires.

Outre une étude de mathématique pure, cette théorie des nombres p-adiques est utilisée pour se projeter dans un nouveau monde où les propriétés des nombres ordinaires sont plus faciles à démontrer.

En base 10, ces nombres sont semblables aux nombres ordinaires; on les nomme décadiques ou 10-adiques ou encore brenoms (nombres en verlan).
  

 

Les mathématiciens utilisent souvent de tels artifices pour contourner certaines difficultés.

*      l'utilisation des logarithmes pour transformer une multiplication en addition;

*      les nombres complexes pour résoudre certaines équations;

*      les congruences pour approfondir la théorie des nombres;

*      etc.

 

Dans le cas des congruences avec les nombres ordinaires ou les p-adiques, on travaille dans un monde restreint, en tout cas limité, et ensuite, on repasse au monde des réels où l'espace est infini.

 

Principe

général – local – général, ou

global – local – global, ou

infini – fini – infini

Voir Brève 890

 

 

La formation des p-adiques

haut

 

Nombre rationnels (fractions)

Sur la droite des nombres, les nombres rationnels occupent des positions discrètes. Il existe des espaces (des trous) entre tous ces nombres.

 

5,   13,   22/7,   0,333…

 

Nombres réels

Avec les nombres réels, on remplit la droite des nombres.

Certains des nombres ultimes (quantité infinie de décimales non répétitives) ont un nom.
C'est le cas de Pi.

 

3;   3,1;   3,14;   3,11415; 

… Pi

 

Proximité: notion de distance

Cette notion de distance est nécessaire pour situer les nombres entre eux.

Avec les nombre réels, il s'agit de la valeur absolue de la différence.

 

 Deux nombres réels sont d'autant plus proches qu'ils partagent leurs chiffres de grands poids.

 

Nombres p-adiques

Semblable aux nombres réels mais avec une notion de proximité différence; elle est inversée.

 

Deux nombres sont d'autant plus proches qu'ils partagent leurs chiffres de petits poids.

 

0,03;   0,53;   6,53;   96,53;   196,53;   1196,53;   21196,53   sont de plus en plus proches en p-adique.

 

 

Nombres gauchers (leftist numbers) ou brenoms

Nombres qui peuvent s'écrire avec une infinité de chiffres à gauche et une quantité limitée à droite.

 

 

…21196,53 est 10-adique

 

Note: un p-adique suppose une base de numération égale à un nombre premier. Un nombre 10-adique (décadique) n'est pas, à proprement parler, un p-adique.

  

 

 

Un nouvel ensemble de nombres

haut

 

Les nombres entiers sont connus et vénérés par les Pythagoriciens dès le VIe siècle avant notre ère.

Mille ans plus tard, ils sont complétés par le zéro en provenance d'Inde.

 

Le zéro marque la frontière entre les entiers positifs et les entiers négatifs.

 

Les entiers signés forment l'ensemble des entiers relatifs ℤ. C'est un ensemble discret (composé d'éléments individuels).

Il possède une structure d'anneau car il est stable pour l'addition, la soustraction et la multiplication.

 

Autrement-dit le résultat des opérations reste un entier relatif.
"On reste entre-soi !"

 

Pour passer à la division et former un corps, il faut considérer les fractions et former l'ensemble des nombres rationnels .

 

 Ce corps qui permet les quatre opérations est plus compact mais reste encore discret (avec des "trous").

 

C'est avec les nombres réels que l'ensemble devient continu.

On y trouve désormais tous les nombres irrationnels et transcendants.

   

Ce corps est continu. Il présente encore un inconvénient, il n'autorise pas la division par zéro.

 

Une idée géniale: l'étude des nombres par leurs restes de la division: congruences.

 

 

Outil très puisant, mais le zéro reste un inconvénient

 

  

 

Encore mieux: les nombre p-adiques (p est premier) cochent toutes les cases et offrent de nombreuses autres propriétés intéressantes.

 

Corps (quatre opérations)

Continu (extension des nombres réels)

Pas de diviseurs de zéro à condition que p soit bien un nombre premier.

  

 

 

Solution des équations

haut

 

Les nombres p-adiques offrent de nouvelles solutions à certaines équations.

 

 

Théorème fondamental de l'algèbre

La quantité de racines complexes d'un polynôme est égale à son degré.

  

Ce n'est pas le cas en décadiques (10).

 

Exemple x² – x = 0

Deux solutions évidentes 0 et 1. C'est tout, Non !

 

En p-adiques, il y en a deux autres (u, v).

 

Les deux autres racines (u et v) présentent les relations habituelles des racines d'une équation du second degré.

 

u + v = 1

u · v = 0

 

Si x² = x, ces deux nombres partagent au moins les mêmes unités

 

5² = 25  & 6² = 36

Les deux seuls nombres à un chiffre ayant cette propriété d'automorphisme.

 

 

Il est tout à fait possible de poursuivre les recherches avec les dizaines puis les centaines, etc.

 

25² = 625 et 76² = 5 776

 

Après plusieurs itérations:

Hors les unités, les chiffres de même rang se complémentent à 9 pour u et v. La somme vaut 1 en 10-adique.

Autre propriété qui justifie sa présence sur cette page consacrée aux p-adiques: son produit limité à la quantité de chiffres des opérandes reste nul.

 

Conséquence, pour éviter ce phénomène de produit nul et de division par zéro, les p-adiques ont toujours une base p première.

 

  u =     …12 890 625

  v =     … 87 109 376

 

  u + v = …00 000 001

    u·v  = …00 000 000

Voir Nombres automorphes

 

 

De tels nombres (u et v) qui se prolongent sans fin à gauche sont des nombres décadiques automorphes.

Ce phénomène n'existe pas pour le p-adiques avec p premier.

 

 

Le fait que le produit de ces deux nombres est nul montre que (10) n'est pas intégre: hors 0 et 1, car il existe des nombres dont le produit est nul.

 

 

 

HISTORIQUE

 

Leonhard Euler (1717-1783) montre que les séries à progression géométrique (séries entières) convergent vers une valeur, même si la raison n'est pas comprise entre -1 et 1. En donnant un sens à ce résultat non conventionnel, la postérité construira les nombres p-adiques.

 

Kurt Hensel (1861-1941) est un mathématicien allemand (prussien). Né à Königsberg (Kaliningrad) et mort à Marbourg en Allemagne.

Entre 1895 et 1930, publication de cinq volumes faisant connaitre les travaux de Leopold Kronecker.

1897: invention des nombres p-adiques présentés dans un article étudiant les nombres algébriques. Il s'inspire des travaux de Ernst Kummer et Richard Dedekind sur la factorisation des nombres.

Hensel, élève de Koneker, étudie la représentation des nombres entiers par des séries entières (power series) du type:

Ce sont des séries qui n'ont pas de sens mathématiques mais qui permettent d'effectuer des calculs.

Notion de corps muni d'une valuation.

Nombreux résultats sur les formes quadratiques et en théorie des nombres.

 

1913: Kürschàk généralise la notion de valuation.

 

1921 ou 1923:  Le mathématicien Helmut Hasse, travaillant avec Hensel, met en évidence la richesse des nombres p-adiques. Il prouve que:

Une forme quadratique a une racine rationnelle si et seulement si elle a une solution dans le corps des nombres p-adiques pour tout nombre premier p ainsi qu'une solution réelle.

 

Suite: Développements modernes

 

Anglais: Hensel invented the p-adic numbers, an algebraic theory which has proved important in later applications.
It was not until 1921 that the full potential of the p-adic numbers was demonstrated by Hasse when he formulated the local-global principle. He showed, at least for quadratic forms, that an equation has a rational solution if and only if it has a solution in the p-adic numbers for each prime p and a solution in the reals.
It was extremely fortunate for both Hasse and for Hensel that they came to work together.

  

Voir Contemporains

 

 Bilan

Si p est premier, l'ensemble des entiers relatifs p-adiques n'a pas de diviseurs de zéro.

C'est une des raisons pour s'intéresser aux –adiques.

 

Résumé des propriétés comparées

 

 

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*      Nombres entiers et les autres

Suite

*      Nombres décadiques – Se familiariser avec les p-adiques

Voir

*      Fractions - Glossaire

*      Fractions continues

*      Introduction aux nombres premiers

*      Inventaire des nombres

*      Nombres premiers et nombres composés

*      Représentation des nombres

*      Suites

Livre

*       Les curieux nombres p-adiques – Tangente n° 158 – Mai-Juin 2014

*       L'arbre dyadique – Tangente n° 190 – Sept-Oct 2019

Sites

*      Nombre p-adique – Wikipédia

*      Nombres décadiques ou brenoms – Alain Pichereau

*      Les Brenoms – Vincent Lefèvre – 1994

*      Et si les nombres pouvaient être infinis à gauche de la virgule plutôt qu’à droite... Une présentation des nombres 5-adiques – Syvain Barré – Image des mathsCNRS

*      Corps locaux : Introduction, nombres p-adiques – Wikiverité

*      Nombres p-adiques – Bibm@ath

*      Les nombres p-adiques – Maths en jeans

*      Representation of p-adic numbers in rational base numeration systems – Christiane Frougny – Diaporama 49 pages – 2010

*      Et si les nombres pouvaient être infinis à gauche de la virgule plutôt qu’à droite...  Une présentation des nombres 5-adiques – Images de math CNRS

*      Kurt Hensel – Mac Tutor

*      p-adic number – Wolfram MathWorld

*      An invitation to a funny number system – Brent

*      A tutorial on p-adic arithmetic – C.K. Koc - 2002

*      A Baby's Guide to the p-adic Number System – Tejasi Bhtnagar

*      What are p-Adic Numbers ? What are They Used for ? – U. A. Rozikov

*      Fractions and p-adic numbers – N.J. Wildberger – Vidéo de 2012

*      Calculs en conversion selon les bases – RapidTables

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