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Numération Historique Jadis,
il y a 20 à 30 mille ans, on comptait sommairement avec un, deux et beaucoup. Encore récemment,
certaines peuplades comptaient encore comme cela. Puis
on se mit à trouver des moyens de dénombrer
de plus grandes quantités grâce au truchement de cailloux ou d'entailles … Sur
terre, nous utilisons majoritairement le système décimal de position
d'origine indienne, mais avec des chiffres de typographies différentes.
Concernant notre manière de compter, bien que nous disions chiffres arabes: 1)
les chiffres sont d'invention indienne, et 2) en
langue arabe, la typographie des chiffres est différente de la nôtre. |
Voir Préhistoire
/ Écriture / Graphique chronologique
Germaine
s'approche du dernier voyage et demande à son mari d'exhumer une certaine
boîte secrète. Il s'exécute et découvre la boîte remplie de billets de
banques et … trois
œufs. - Germaine
explique: il m'est arrivé de te tromper mon cher mari et chaque fois j'ai mis
un œuf dans la boîte. - Ce n'est pas
si grave ma chérie, après toute cette longue vie passée ensemble. - Germaine
poursuit sa confession dans un dernier soupir: c'est que chaque fois qu'il y
avait une douzaine
d'œufs, j'allais les vendre au marché. |
Voir
Pensées & humour
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|
En
bref
Il y a sans doute plus de 20 000 ans, nos lointains
ancêtres, les hommes préhistoriques pratiquaient la
taille sur des os ou des bouts de bois pour compter les têtes de leurs
troupeaux, le nombre de jours entre deux pleines lunes … Entaille
en anglais
se dit tally
& to tally veut dire compter. Voir Os
d'Ishango et nombres premiers
Plus
tard, 8 000 ans avant notre ère, les bergers représentaient
chaque animal du troupeau par un jeton d'argile.
Ces jetons s'appelaient les
" calculi "
D'où l'origine du mot " calcul " En latin: calculus, calculi: un caillou, des
cailloux. Cailloux
de la table à calcul. De là:
calcul, compte. Se
souvenir de "calculs rénaux". Les premiers vrais nombres
sont dus aux peuples d'Elam (en Iran actuel) et de Sumer en Basse Mésopotamie (Irak
actuel). Leur
numération était d'abord sommaire: une petite encoche pour 1; un cercle pour
10; une grosse encoche pour 60 et la même trouée d'un cercle pour 600. Avec
le calame à bec est née l'écriture cunéiforme vers 2700 avant J.-C. Des clous
pour les nombres de 1 à 9 et des chevrons pour les dizaines de 10 à 50.
Les Égyptiens
notaient les nombres avec dessinant des bâtons.
Cette pratique est à l'origine des chiffres étrusques et romains I II III
IIII V VI
VII VIII VIIII X XI … Étrusques = Anciens
Italiens de Toscane (Pise, Florence) essentiellement avant le 5e
siècle av. J.-C.
Les Grecs comptaient en utilisant les
lettres de leur alphabet. >>> Des
calculi aux encoches Les calculi étaient
des jetons modelés dans l'argile utilisés par les
Élamites et les Sumériens (Mésopotamiens
/ Irakiens) pour enregistrer
leurs opérations comptables de taille et de forme
différentes selon la valeur convenue. Chaque opération
était enregistrée en groupant les
calculi dans une enveloppe d'argile en forme de boule la fermeture est
garantie par un sceau en forme de
rouleau: le sceau – cylindre. L'enveloppe
d'argile servait d'aide-mémoire et, en quelque sorte, de contrat: garantie que la
transaction "calculi contre denrées" était respectée, surtout lorsqu'elle
était effectuée par des intermédiaires. Le réceptionnaire
brisait l'enveloppe pour vérifier la correspondance avec la marchandise. Pour faciliter
l'opération, on en vint à porter une notation graphique à l'extérieur de
l'enveloppe: des encoches
correspondaient à la quantité de calculi à l'intérieur. les calculi
devinrent inutiles. les notations de
quantités sur des pains d'argile étaient nées le système d'encoches se développe. |
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3000 av. J.-C. Les Sumériens et les Élamites
(sud-ouest de l'actuel Iran) sont sans doute les premiers à imaginer les
chiffres hiéroglyphiques. 2700 av. J.-C. Les Chinois connaissaient le boulier. 2500 av. J.-C. Les Sémites de Mésopotamie utilisent un système
décimal en adaptant les signes cunéiformes des Sumériens (illustration). Quelle importance les nombres
avaient-ils dans la société d’alors? Ils possédaient trois significations
principales: économique, idéologique et mystique. De cette période de plus de
3000 ans avant notre ère, il subsiste
des milliers de tablettes
d’argile de documentation cunéiforme, cette écriture en forme de coins. 80%
d’entre elles sont des textes administratifs de nature économique, qui comportent
souvent beaucoup de données chiffrées. Il peut s’agir des dimensions d’un champ ou d’une
maison, des rations de nourriture, des flux de denrées pour des stocks de
temples ou de palais, des effectifs de personnel, de soldats. Les nombres jouaient aussi un rôle
idéologique essentiel. On peut citer le nombre 3600, qui s’écrit avec un
signe cunéiforme qui signifie à la fois «totalité» et «innombrable». 10 000
est un autre nombre très important, qui s’écrit en langue sumérienne avec un
signe qui possède également le sens de «grand». On a donc une sorte
d’analogie entre le nombre et cette idée de multitude. Grégory Chambon, directeur d’études
à l’École des Hautes Etudes en Sciences Sociales à Paris, co-auteur du livre Le sens des nombres. Voir Noms particuliers des nombres 1400 av. J.-C. les Babyloniens sont les premiers à mettre au point
un système de notation positionnel. Les Grecs développent une science de l'arithmétique
élaborée. En 520, ils découvrent que la racine de 2 n'est pas une fraction;
c'est un nombre irrationnel. Rome, pendant ce temps,
utilise les fameux chiffres romains. 300 av. J.-C. Les Indiens utilisent des chiffres brahmaniques,
ancêtres de nos chiffres arabes sans pour autant
pratiquer le système de positionnement. C'est à cette époque qu'apparaît le zéro chez les Indiens. Les Égyptiens connaissent les fractions. En 82 après
J.-C. Les Grecs construisent la
machine d'Anticythère destinée aux calculs astronomiques. 600 après J.-C. Les
Cambodgiens utilisent un système de
positionnement avec nos chiffres (forme primitive) et le zéro. Cependant les
nombres seront généralement utilisés jusqu'au Moyen Âge pour dénombrer et mesurer. |
Voir Historique
des mathématiciens de cette époque
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Genèse: L'origine
de la forme de la plupart des chiffres est obscure, mais 1 est évident, 2 est
peut-être la combinaison de deux
traits horizontaux et 3 la combinaison de trois traits horizontaux. Les
chiffres de 4 à 9 semblent avoir évolué à partir de formes abrégées de
collection de traits. L'écriture des
chiffres est issue de celle de symboles indiens qui remontent à l'écriture
brahmi, qui provient d'anciennes traditions sémites. La ligne du haut montre
quatre chiffres datant du IIIe siècle avant notre ère et figurant
dans les édits d'Açoka la seconde ligne montre des chiffres du IIIe
siècle de notre ère et figurant dans un texte de l'Uttar Pradesh. >>> Au IVe
et Ve siècle de notre ère, les mathématiciens et astronomes
indiens inventent un véritable système de numération. Abouti à point tel
qu'il est quasiment celui que nous utilisons aujourd'hui. Les indiens ont toujours été passionnés par les nombres, aussi bien
pour le quotidien que pour leur enjeu mystique. Voir
Calcul védique Avec des mathématiciens comme Brahmagupta
(598-665), le système s'enrichit: pratique des quatre opérations
fondamentales, utilisation des nombres
négatifs, résolution des équations du type
Pell.
Comparaison
Le système indien
met cinq siècles pour arriver en Europe par l'entremise
des Arabes, notamment ceux implantés en Espagne. Succès modeste à cette
époque! Pourtant le Pape, lui-même, Gerbert d'Aurillac (pape de 999 à 1003)
s'investit en ayant étudié le système avec des maîtres arabes en Espagne.
Mais les habitudes sont tenaces et, sans doute, ceux qui savent tiennent à
conserver leur supériorité. Les Arabes ont très probablement connus le système indien vers le VIIIe
siècle lors de rencontres avec des savants indiens. La connaissance s'est
propagée le long du pourtour méditerranéen du fait des échanges commerciaux,
sans oublier certainement l'effet des pèlerinages à la Mecque. Avec des mathématiciens dont le Perse Al-Khuwarizmi (780-850), les
mathématiques s'enrichissent, notamment en techniques algébriques. Son nom
est à l'origine du mot algorithme et son ouvrage à l'origine du mot algèbre. La pratique du
système de numération indien devra attendre les Croisades du XIIe
et XIIIe siècle. Au contact des Arabes, les croisés et leurs
assistants optent pour le calcul indo-arabe
qui simplifie notablement la tenue des
comptes. Fibonacci (Léonard de Pise –
1175–1240) étudie ce système. Il l'adopte et contribue à également à son
expansion. Le système gréco-romain est
définitivement abandonné. Cependant, durant au moins deux siècles,
les Anciens et les Modernes vont se côtoyer …
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Évolution des chiffres et apparition du 0 Source:
The
Hindu—Arabic Number System and Roman Numerals – Lumen Autre
présentation |
Voir Nombres en Inde
Première apparition des nombres décimaux en Europe
976: Codex Vigilanus: première
apparition des nombres décimaux en Europe (sauf le zéro). Ils avaient été introduits par les
Arabes en Espagne vers 900. Ce codex est une compilation de
textes historiques sur l'Espagne depuis l'Antiquité. L'évolution de nos symboles actuels
peut être retracée jusqu'à l'écriture brâhmî, une forme ancienne d'écriture
indienne que l'on trouve dans les inscriptions d'Açoka, troisième empereur de
la dynastie Maurya régnant environ de 273 à 235 avant notre ère .
L'écriture elle-même semble dériver d'une tradition ouest-sémitique par
l'araméen. Les chiffres "arabes" furent d'abord introduits dans une
Europe peu accueillante à la fin du Xe siècle par le moine Gerbert
d'Aurillac (vers 945-1003) qui devint le Pape Sylvestre II, le pape de l'an
mil. Cette innovation se heurta à
l'opposition de clercs conservateurs qui préféraient s'attacher aux anciennes
traditions romaines, malgré son arithmétique impossible. La plus ancienne
trace de ces chiffres se trouve dans le Codex Vigilanus, copié en 976
par le moine Vigila dans le monastère d'Albeda en Espagne.
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À partir de 650,
les Arabes utilisent deux écritures pour les chiffres et les nombres. Les
deux sont encore utilisées: Plus précisément Les Arabes
Orientaux utilisent cette graphie Alors que les
Arabes Occidentaux utilisent les chiffres indo-arabes. Les Persans (Iran,
Azerbaïdjan, Afghanistan …) utilisent une variante de la graphie arabe; une
autre variante est utilisé en langue ourdou (Pakistan, nord de l'Inde). |
On
utilise aujourd'hui les chiffres dits « arabes » ou «indo-arabes»,
originaires de l'Inde du Nord et transmis au reste du monde par les
mathématiciens arabes, via la civilisation andalouse |
Suite |
|
Voir |
Comparaison
des chiffres à sept barres
Histoire et bizarreries
de la numération |
DicoNombre |
Nombre
999 |
Livre |
Histoire
universelle des chiffres Georges IFRAH. Editons Robert Laffont ou
Seghers – L'ouvrage de
référence sur l'histoire des chiffres et des nombres.
La
fabuleuse histoire des nombres – Éliane Cousquer
Qui a donc
inventé les mathématiques (Historique à lire à partir de l'âge de 7 ans)
L'empire des nombres –
Denis GUEDJ. – Découverte Gallimard
– 1996
La conquête du savoir, une
histoire de la connaissance – Isaac Asimov – Marabout –
1982
Compter avec les cailloux: le calcul
élémentaire sur l'abaque chez les anciens Grecs – Presses polytechniques et
universitaires romandes – 2001 |
Sites |
Il
était une fois...la numération. Partie IX histoire de la numération
décimale internationale – Jacques Bourgeois – avril 2023
HOMO
CALCULUS … ou l'étonnante histoire du calcul, des machines et des
inventeurs - Michel Mouyssinat - CNRS Bordeaux
Quand
les civilisations nous apprennent à compter différemment – Le Mag by Cap
Sciences
Histoire
des mathématiques -
"Médiamaths" – Éliane Cousquer
Maths
et histoire de la numération par Maths-Rometus
Numération
par civilisations – Wikipédia |
Blog |
Pour vous changer les idées, passez des
maths à l'art plastique et sa fantaisie: BLOG sur les arts et les lettres. |
Cette page |
http://villemin.gerard.free.fr/Wwwgvmm/Numerati/NumHisto.htm |
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